L’histoire urbaine est une succession de temporalités, de modes de faire, de contextes dont résultent une diversité de formes urbaines et de pratiques. Dans cette histoire urbaine récente, l’ancrage de nos villes à leur géographie a été oublié, nié car considérée comme sans effet sur l’écosystème urbain. Les éléments naturels ont été considérés comme des menaces davantage que des atouts, nécessitant canalisation, assèchement, déboisement,…
Clermont Auvergne Métropole a engagé ce processus de réhabilitation. Des lors la rivière cesse de représenter un risque, voire d’appartenir au système d’assainissement, pour redevenir un élément de figurabilité à l’échelle de l’agglomération et un lieu de vie. Vie pour la faune et la flore, vie aussi pour les habitants.
A l’échelle du grand paysage et de l’agglomération, la vallée de la Tiretaine depuis la Font de l’Arbre jusqu’au Carmes est une réalité disparue dans la perception des Clermontois.
C’est l’affirmation de la nature en ville qui est posé, la ville est abordé comme un tout, dont le milieu naturel est une composante à part entière, une condition de la vie urbaine dans le contexte de réchauffement climatique.
Le réinvestissement du la rivière offre l’opportunité de renverser le regard sur notre environnement et sur la rivière, il s’agira au delà de la restitution physique, d’initier des usages, d’assurer une pédagogie, de qualifier le paysage, de redire aux Clermontois l’histoire de la ville.
Donner corps à l’invisible, dévoiler
A travers le projet Tiretaine, il s’agit d’aborder les 5km du tracé comme une entité d’ensemble, ponctuée de lieux d’intensité, d’espaces publics communs et fédérateurs, de programmes complémentaires. Le plan de composition sera le fil conducteur du projet dans le temps. Chaque secteur, en raison de sa situation urbaine, de sa capacité foncière, portera des occupations et des ambiances particulières, un rythme d’urbanisation propre. Les programmes existants devront être repensés dans cette trame.
La rivière est la ville
Notre approche aborde la rivière dans sa globalité, débordant sur les rives, pour réinstaller un milieu floristique et faunistique, la déclinaison de berges végétales multiplie les milieux et les habitats. La vallée dépasse le seul cours d’eau, pour s’immiscer le plus possible au cœur des quartiers, formant continuums écologiques et paysage urbain.
La présence de la nature en ville est une condition du bien vivre. L’ombrage, le lien à l’environnement doivent être réinstallés, participant à la réduction de l’îlot de chaleur urbain.
A Clermont les chaleurs estivales sont extrêmement importantes, rendant d’autant plus nécessaire la fraîcheur de la vallée.
Reconquêtes
A coté des actions d’aménagement classiques, nous proposerons un imaginaire à l’échelle de la vallée, nourri d’interventions culturelles, artistiques, en lien avec des intervenants extérieurs, des associations ou des actions citoyennes. Nous sommes convaincus que l’appropriation du lieu par les maîtres d’usage est l’acte au cœur de la stratégie de réhabilitation de la Tiretaine.
Nous pourrions faire intervenir des écoles d’art, d’architecture Clermontoise, mais peut être aussi le pôle de recherche de Marmillat sur les questions végétales,…